Finances publiques : “Les collectivités locales avaient bon dos”

 

Qui veut tuer son chien l’accuse de la rage ? En tout état de cause, accusées par le gouvernement d’être en grande partie responsables du “dérapage des finances publiques” lors des débats budgétaires amorcés à l’automne dernier, les collectivités locales semblent bien avoir été victimes d’allégations pour le moins hasardeuses.

Ce 27 mars, l’INSEE a publié les chiffres de l’estimation des comptes publics 2024 : la hausse des dépenses locales est bien plus contenue qu’en 2023 en réalité, loin des prévisions alarmistes de Bercy. Ce récit avait permis au gouvernement, en vue de la préparation du budget 2025, de faire le procès en irresponsabilité des territoires, accusés de dépenses incontrôlées et ainsi de faire plonger le déficit public tout entier. Les chiffres publiés ces jours-ci par l’INSEE nous apprennent que les coupables désignés par l’Etat ont fait office de « boucs émissaires » idéaux pour masquer un dérapage annoncé dont les collectivités ne sont en tout état de cause pas responsables.

Interrogés par La Gazette des communes en ce début du mois d’avril, les présidents des commissions des finances et rapporteurs généraux du budget du Parlement s’appuient sur ces données pour dénoncer « une instrumentalisation des chiffres et un manque de rigueur dans les projections du gouvernement ». Une « insincérité des comptes à partir de prévisions farfelues » pointée du doigt par ces élus nationaux, tous bords politiques confondus, et qui révèle des postures de la part du gouvernement d’alors et non d’innocentes erreurs de prévision. 

Dès lors, ce procès était au mieux une méprise totale de la nature de l’action locale, au pire une mascarade grotesque visant à justifier les injonctions du gouvernement pour camoufler ses propres errances de gestion des finances publiques.

Contraintes, les collectivités locales ont alors une nouvelle fois fait preuve de courage, et de responsabilités, sommées de “contribuer à l’effort national”. Et malgré un budget en dessous de celui qu’aurait souhaité la majorité départementale, nous avons adopté un budget permettant de prendre soin de l’essentiel : vous, les Lot-et-Garonnais. Parce que la vocation des élus des collectivités que nous sommes est toujours de faire, jamais de défaire. J’ai opté pour une méthode assumée, la seule qui soit à la hauteur du mandat que vous m’avez confié et qui nous permette encore demain, d’avancer ensemble : la transparence, à travers six réunions publiques organisées sur le territoire durant 4 semaines. J’ai pris le parti de la concertation, du dialogue, de l’échange, et toujours dans un souci d’équité, nous avons dû faire des choix au nom d’une charge qui ne nous incombait pas, et que nous n’avons cessé de dénoncer. 

Aujourd’hui, alors que le Lot-et-Garonne, comme l’ensemble des collectivités, a pris sa part de l’effort budgétaire national nécessaire, et que nous appelons à présent l’État à prendre la sienne, l’heure est aussi à « l’examen de conscience » pour les artisans de la diversion. Ces éléments appellent à s’interroger sur le degré d’urgence d’une impérative transformation du rapport de l’Etat aux acteurs locaux que nous sommes. La méthode que j’ai portée avec ma majorité au Conseil départemental pour affronter l’épopée dans laquelle les décisions gouvernementales nous ont plongées, incarnée par le dialogue, la transparence, est libre de droit : au gouvernement de s’en inspirer pour conduire demain, des choix politiques issus du dialogue, de la concertation, et dans le souci, toujours, de préserver l’essentiel.

Cette démarche reste plus que jamais la boussole avec laquelle je poursuis, pas à pas, une action départementale au service de tous les Lot-et-Garonnais.

 
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