Contre les violences faites aux femmes, “le procès de la lâcheté” doit être total

 

« Le procès de la lâcheté », les mots de Gisèle Pélicot résonnent infiniment alors que s’ouvre aujourd’hui le réquisitoire du procès des viols de Mazan. "L'enjeu est de changer fondamentalement les rapports entre hommes et femmes", a d’ailleurs affirmé le ministère public en ouvrant son réquisitoire ce 25 novembre, Journée internationale de l’élimination de la violence faite aux femmes.

Cette coïncidence du calendrier est là pour nous rappeler que les femmes sont exposées à des violences multiples 365 jours de l’année. 240 femmes et filles sont tuées chaque jour dans le monde en raison de leur genre ; une toutes les dix minutes au sein de son foyer.

Miroir de notre société

À mesure que la parole des femmes se fait entendre, éclate l’ampleur d’une réalité aussi brutale qu’elle est totale - la violence envers les femmes et les filles s’exerce partout, dans tous les milieux et à tous les âges.

Alors que se poursuit le procès des viols de Mazan, historique tant par le nombre des accusés sur les bancs du tribunal, que par la diversité des milieux économiques, sociaux et culturels dont sont issus ces hommes, comment traduire concrètement la promesse de remise en question de notre société tout entière ? Les faits jugés ici et les arguties juridiques, dont certains usent et abusent pour tenter de justifier l’injustifiable, en disent long sur la nécessité de déconstruire les représentations qui légitiment les actes les plus abjects et inhumains. Ce 25 novembre est, plus que jamais, l’occasion de marteler avec force et détermination, la nécessité de se donner les moyens de lutter efficacement contre les violences faites aux femmes et promouvoir l’égalité réelle entre les femmes et les hommes.

Une grande cause départementale pour mieux prévenir et mieux protéger

Ainsi, le Département de Lot-et-Garonne s’emploie à donner à la “grande cause départementale”, que j’ai décrétée dès 2019 et confiée à notre vice-présidente Marylène Paillarès, les moyens concrets d’agir à travers des actions de protection et d’éducation en direction de ses agent·e·s, du jeune public et des personnes victimes de violences.

Pour une protection renforcée, depuis cette année 2024, le Lot-et-Garonne est l’un des 5 départements qui expérimentent le « Pack nouveau départ » visant à lever les freins au départ des victimes de violences conjugales, à travers un unique interlocuteur qui coordonne l’ensemble des démarches nécessaires. Le Département a soutenu financièrement la « Maison des S » pour la création d’une unité pluridisciplinaire de prise en charge (médicale, psychologique, administrative et juridique) de femmes victimes de violences, dans le périmètre du centre hospitalier d’Agen-Nérac ; l’aménagement de nouveaux logements du dispositif “Rassure-Toit” porté par Habitalys pour la mise à l’abri des femmes et enfants victimes de violences intra-familiales ; le soutien au dispositif ISCG (Intervenants sociaux en commissariat et gendarmerie).

Parce que la recherche de l’exemplarité prévaut, le Département, pour ses agent·e·s, mène de nombreuses actions à travers la Mission Égalité professionnelle du conseil départemental : pour favoriser la libération de la parole et lutter contre le sexisme ordinaire, à travers des campagnes #soyonsvigilant·e·s dès 2021, la mise en place d’un dispositif d’écoute et de signalement, la distribution d’un violentomètre permettant de « mesurer » si une relation est basée sur le consentement et ne comporte pas de violences, une campagne de sensibilisation sur le sexisme accompagnée d’un questionnaire anonyme distribué en 2023.

Et enfin, parce que la prévention reste le premier outil de lutte efficace contre les violences faites aux femmes, le Département de Lot-et-Garonne engage une pluralité d’actions de sensibilisation et d’éducation : aujourd’hui, 24 collèges sont équipés de distributeurs automatiques de protections périodiques, et le Département a accompagné son action de l’édition d’un livret “Les règles, et si on en parlait ?” à destination des collégiens afin d’accélérer la levée d’un tabou pénalisant chaque année en France 130 000 jeunes filles qui n’iraient plus en cours du fait de leurs règles. La convention éducative départementale prévoit par ailleurs une série d’ateliers, de sorties culturelles et d’échanges autour de la lutte contre les discriminations et les stéréotypes liés au genre.

Cette mission de sensibilisation et d’éducation est absolument déterminante, pour former nos enfants aux relations respectueuses, bienveillantes et égalitaires - parce qu’il ne s’agit plus d’apprendre à nos filles à se défendre, mais bien d’apprendre à tous nos enfants à respecter l’autre, à ne s’imposer à l’autre sous aucun prétexte, quel que soit son genre. Encore faudrait-il pour cela que la loi du 4 juillet 2001 « éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité », prévoyant qu’« une information et une éducation à la sexualité [soient] dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d'au moins trois séances annuelles et par groupes d'âge homogène », soit aujourd’hui appliquée… Or, en septembre dernier, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) relevait que « moins de 15 % des élèves bénéficient des trois séances annuelles » pourtant obligatoires.

Si l’on veut que notre société change, il faut s’en donner les moyens, dans une véritable démarche de transformation des rapports entre les femmes et les hommes.

Pour sa part, le Département de Lot-et-Garonne poursuit, pas à pas, son action à vos côtés, et se tient aux côtés de toutes celles qui subissent une situation de violence, quelle qu’elle soit.

 
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