Une journée du souvenir pour se rappeler

 

Ce dimanche 30 avril 2023, journée nationale du souvenir des victimes de la déportation, nous honorons la mémoire de toutes et tous les déportés.

En cette journée du souvenir, rappelons-nous la blessure profonde qui marque nos terres.

Entre août 1942 et septembre 1943, dans notre Lot-et-Garonne, ce sont 473 juifs qui furent envoyés à la mort vers les camps d’Auschwitz pour certains et de Sobibor pour d'autres. Seuls 37 d’entre eux survécurent. Parmi ces victimes, des enfants, dont le plus jeune avait 2 ans.

Au mois de juin 1944, ce sont les 1200 détenus résistants de la prison d’Eysses qui sont, à la suite de leur héroïque soulèvement, envoyés au camp de Dachau.

En plus de ces déportations collectives, de nombreuses arrestations et déportations individuelles marquent à jamais la mémoire de notre département.

En cette journée du souvenir, rappelons-nous que la blessure n’est pas tout à fait fermée – et que certains cherchent à la rouvrir.

À l'heure où les paroles racistes et antisémites, oublieuses ou réductrices des crimes de la déportation, trouvent à nouveau à s’exprimer de façon décomplexée, il est important de cultiver cette mémoire pour avertir les générations futures des sombres conséquences auxquelles peuvent conduire le rejet de l’autre et la haine.

Sous couvert d’arguments fallacieux, de plus en plus de voix prétendent en France défendre les plus fragiles d’entre nous en déclamant sur tous les tons leurs variations nationalistes et xénophobes. Sous couvert de mensonges et profitant du désespoir, ces voix nous chantent à l’envie leur requiem en racisme majeur.

C’est une menace pour la France, et c’est une menace pour la démocratie.

En cette journée du souvenir, rappelons-nous les hommes et les femmes d’honneur et de courage qui se sont levés et ont dit non à la gangrène.

Des résistants et des Justes de la Nation de notre département, qui ont pris tous les risques pour sauver leurs semblables d’une mort certaine. Ce sont eux qui ont fait la fierté de la France dans ces temps troublés.

Ils nous ont montré, par leur exemple, la voie à suivre, celle de la résistance et du combat permanent pour la liberté. Ils nous ont montré que, même dans les temps les plus troublés qu’il ait connu, la tradition humaniste de notre pays pouvait survivre.

Nous devons suivre cet exemple.

Alors que de plus en plus de démocraties, la nôtre inclue, se montrent vacillantes, et que le grand jeu des Nations s’est rappelé à nous de la pire des manières, nous devons être prêts à nous battre pour cette liberté.

Nous avons encore la chance de pouvoir le faire sur le plan des idées et des mots – nous avons le devoir souverain d’empêcher la situation de dégénérer.

En cette journée du souvenir, rappelons-nous que la mémoire seule ne suffit pas.

Rappelons-nous, et ne restons pas silencieux face à la montée de l'extrémisme et de la haine en France. Dénonçons haut et fort les comportements inacceptables, défendons sans jamais faillir toutes les victimes de discriminations, du racisme, de l’antisémitisme, de l’islamophobie et de la xénophobie.

En cette journée du souvenir, rappelons-nous notre rôle historique. Nous devons tous être des artisans de la paix et de la fraternité. Progresser toujours, avec notre pays, sur le chemin de l’unité et de la solidarité, où la tolérance et le respect de l'autre sont des valeurs fondamentales.

 
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