Dis-moi quels services publics tu attends et je te dirai…

 

Rapport sur l’état des services publics, Nos services publics.

J’ai récemment pris connaissance du rapport sur l’état des services publics en France publié par le collectif « Nos services publics » et je désirais vous en parler, compte tenu de la gravité et de l’importance de la situation.

Cette étude a nourri une profonde conviction, qui m’anime depuis longtemps déjà, celle de la nécessaire défense mais aussi la nécessaire adaptation de nos services publics aux besoins des concitoyens.

Car la vérité est que nous sommes face à un paradoxe qui, avec la force de l’habitude, a fini par devenir la norme. « Réduction », « concentration », « mutualisation »… les mots n’y changent rien, il s’agit toujours d’une tendance lourde de diminution de l’offre qui s’affiche comme une solution et ne fait, finalement, que dégrader la qualité du service et l’éloigner de nos concitoyens. Résultat : des agents du service public sous pression, des citoyens mécontents et des pans entiers livrés au champ concurrentiel…

Cela fait plusieurs années que des collectifs, des associations, des élus et des citoyens alertent sur la santé et le financement de nos biens et services communs. Qu’il s’agisse de la santé, de l’éducation, de la solidarité, des transports ou encore de la sécurité et de la justice, nos services « craquent » sous le poids d’une trop grande sollicitation en rapport à leurs moyens.

C’est une évidence, nombre de nos services sont sous-dotés, en sous-effectif et en surcharge de travail pour beaucoup. Il suffit de se rendre dans n’importe quel service des urgences pour le constater.

Mais ce sous-financement n’est pas la seule raison du décrochage : le décalage est aussi dû à une demande qui évolue plus vite que l’offre. Cet interstice, c’est le trou de souris par lequel se faufile la privatisation ! C’est l’appel d’air causé par le manque de services et de biens communs qui entraine le développement de solutions privées pour répondre à des problèmes éminemment publics.

Il n’est pas tolérable que notre santé, notre police et notre justice et encore plus l’éducation de nos enfants soient confiés à des officines privées qui suivront uniquement leurs intérêts, au détriment de ceux du public, de la collectivité, de la Nation.

Cette adaptation de nos services publics aux évolutions des besoins des citoyens est absolument nécessaire, primordiale, vitale même. Si nous abandonnons nos communs, nous abandonnons ce qui a fait et ce qui fait encore notre humanité et notre fraternité.

Il n’y a pas de citoyens « qui ne sont rien », mais il y a des citoyens « qui n’ont rien » d’autre que la richesse commune.

Au-delà des nécessités matérielles auxquelles répondent nos services publics, ils sont l’incarnation de notre volonté politique commune de réaliser la République, pas-à-pas.

 
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